Cette rubrique est consacrée à l’étude du générique des épisodes, et cherche à voir comment il évolue au fil de la série, en se focalisant sur quatre points : l’aspect typographique, l’apparition du titre de l’épisode et celle du copyright, la composition du générique.
Pour les dix-huit premiers épisodes, ceux en noir et blanc, le style typographique est similaire à chaque fois : des lettres blanches sur un fond photographique. Dans le générique initial, le titre de l’épisode est, à quelques exceptions près, précédé du mot « aujourd’hui » ; ce mot peut aussi apparaître avant le titre. Pour certains épisodes, le générique final débute par le rappel du titre de l’épisode, précédé (ou non) des mots « c’était ».
Lorsque la série passe à la couleur, les titres, s’ils gardent leurs lettres blanches, deviennent plus divers d’un épisode à l’autre : lettres parfois arrondies, parfois en majuscules épaisses, parfois allongées, graphisme différent. La composition du générique, par contre, reste similaire à celles des épisodes en noir et blanc : dans le générique initial, présence (ou absence) du mot « aujourd’hui » précédant ou accompagnant le titre de l’épisode ; présence ponctuelle du titre dans le générique final.
C’est en 1978 qu’apparaît pour la première fois la mention du copyright. D’abord présent sur la dernière image du générique final, le copyright peut par la suite se trouver à d’autres endroits : il accompagne le titre de l’épisode dans le générique final, se trouve avec le nom du réalisateur dans le générique initial, ou on le voit encore ailleurs.
En 1982, Claude Barma, qui était à l’origine de la série, quitte la production. Dès lors, les scénarios vont être assurés par d’autres adaptateurs. Le changement va aussi se marquer dans certains génériques, dont les réalisateurs créent des versions originales, qui collent parfois à l’intrigue d’un épisode en particulier. Les typographies sont d’aspects variés, le copyright apparaît à divers endroits, mais le plus souvent avec le titre dans le générique initial. Le titre de l’épisode n’apparaît pas toujours dans le générique final, et s’il est présent, il n’est pas systématiquement précédé par les mots « c’était ». Quelques épisodes se distinguent par un graphisme différent entre le générique initial et le générique final.
L’aspect unitaire se trouve dans la typographie des premiers épisodes en noir et blanc, et de ceux en couleurs tant que Barma sera aux commandes ; reflet en cela d’un esprit voulu par le concepteur de la série. Au moment où Barma s’en va, l’aspect unitaire devient moins important, ce qui se voit aussi dans la perte de l’unité typographique des titres. Le style typographique des épisodes de la série ne connaît donc pas une uniformité constante, au contraire de la série avec Bruno Crémer. Dans celle-ci, on trouve un générique identique sur la totalité des épisodes. Ce générique est en fait construit en deux parties, un « pré-générique », toujours le même, qui introduit le téléspectateur dans la série ; puis un générique proprement dit, lié à un épisode particulier, et qui débute souvent par une première image de l’épisode en question, le texte du générique défilant ensuite. Dans la série avec Jean Richard, il n’y a pas de pré-générique pour toute la série. On peut cependant observer une certaine constance qui perdure au fil du temps, et qui en souligne l’identité, marquée par la présence, dans le générique initial, d’une première image avec le texte d’introduction, « Les enquêtes du commissaire Maigret », qui ouvre chaque épisode.
Pour les épisodes en noir et blanc, la composition du générique est fixée, à quelques détails près, dès l’inauguration de la série. Le premier texte du générique initial est celui du titre de la série, comme nous l’avons vu plus haut. Le deuxième texte donne le nom de Simenon, le troisième celui du producteur de l’émission, le quatrième celui de l’acteur principal, le cinquième le titre de l’épisode. Le générique de fin s’ouvre sur les noms des acteurs, suivi des noms de tous ceux qui ont collaboré à la réalisation, puis il se termine avec le nom du réalisateur, précédé par les mots « mise en scène » ou « réalisation ». Cette composition se retrouve dans les épisodes suivants, avec quelques modifications, dont l’une est la présence, dans le générique initial, à la suite du titre de l’épisode, du nom du réalisateur, quand celui-ci n’est pas Claude Barma. Le générique final peut se dérouler sur d’autres modes : après le rappel du titre de l’épisode, le rappel du nom de Simenon, suivi des noms des adaptateurs puis de ceux des acteurs, ou l’inverse. On trouve le nom de Barma, en tant que concepteur, parfois dans le générique initial et parfois dans le générique final.
Le passage à la couleur a peu d’influence sur la composition du générique ; la succession des textes restent la même que dans les épisodes précédents : dans le générique initial, titre de la série, nom de Simenon, nom du concepteur de l’émission, nom de l’acteur principal, titre de l’épisode, nom du réalisateur. L’ordre entre ces différents textes peut varier. S’y ajoutera, dès 1976, le logo d’Antenne 2, soit seul présent sur l’image, soit accompagnant le titre.
En conclusion, on peut dire que si le style typographique du générique n’est pas homogène, la composition, en revanche, l’est bien davantage. Les changements principaux qui interviennent dans cette composition sont liés à l’histoire et à l’évolution de la série.